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La bière sans alcool protègerait aussi bien des maladies cardiovasculaires que son homologue alcoolisé

Vous ne pouvez le nier, vous y avez généralement le droit à toute réunion de famille digne de ce nom : “L’alcool, c’est bon pour le coeur !”. A en croire une étude portant sur les éventuels bénéfices de la bière sans alcool, la boisson ethanol-free pourrait bien finir par devancer la notoriété de la cervoise. Décryptage.

De nombreuses études avaient déjà pu démontré que la consommation modérée d’alcool pouvait avoir des effets bénéfiques sur la santé, notamment en permettant une prévention vis-à-vis des maladies cardiovasculaires. Jusque là, rien de bien étonnant, mais accrochez-vous : contrairement à la logique ainsi énoncée, la bière sans alcool disposerait d’un effet préventif identique, voire supérieur. Et pourtant, elle ne contient pas/très peu d’alcool. Comment expliquer ce phénomène ?

Leur effet ciblerait notamment la coagulation sanguine et l’activation plaquettaire, toutes deux impliquées dans l’hémostase. Bien que le mécanisme précis des effets préventifs positifs sur la sphère cardiovasculaire reste obscur, les chercheurs de la Deutsche Klinik fuer Diagnostik avancent le rôle-clef de la bière sans alcool sur l’hémostase.

L’expérimentation consistait en l’étude comparative d’échantillons sanguins, prélevés sur douze sujets volontaires âgés de 19 à 36 ans, avant et après la consommation de trois litres de bière “classique”, de bière sans-alcool ou d’un mélange eau-alcool. Les résultats, qui visaient à apprécier les paramètres biologiques de l’hémostase, ont démontré que les trois boissons suggérées, alcoolisées ou non, réduisaient d’une manière semblable l’activation plaquettaire et la coagulation sanguine.

Une similitude qui laisserait supposer que l’alcool n’aurait peut-être pas un si grand rôle à jouer … D’autant plus que la bière sans alcool présenterait un effet qui lui est propre : il provoquerait une diminution de la production de thrombine, contrairement à la bière alcoolisée qui, consommée en excès, provoque un pic de production de thrombine, augmentant de ce fait le risque de survenue d’un accident thrombotique.

Bien que l’étude mentionnée est critiquable d’un point de vue méthodologique (12 sujets forment une population bien trop réduite), pourrait se profiler à l’horizon une investigation de plus grande taille, pouvant alors permettre une validation statistique de ce constat.

Toutefois, en attendant, abandonnons donc notre bière traditionnelle, pour adopter la bière sans alcool : nos coeurs et nos vaisseaux sanguins nous diront merci !

(On ne cessera jamais assez de le répéter : “L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération”.)

Source : S. Bassus et al, “Effect of Dealcoholized Beer Consumption on Hemostasis in Humans”, Alcoholism : Clinical and Experimental Research”, Mai 2004.

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