Jean-Yves Pabst, vice-président Finances : « Responsabilisation et vigilance accrues de tous »

Jean-Yves Pabst fait partie des nouveaux membres de l’équipe présidentielle de l’Université de Strasbourg. Chargé des finances, il a la lourde charge de maintenir un équilibre budgétaire pendant cette période de rigueur. Entretien.

Les comptes de l’année écoulée viennent d’être approuvés au conseil d’administration (CA) du 26 mars. Quel bilan en faites-vous ?
Je félicite le CA précédent qui a pris ses responsabilités en tirant la sonnette d’alarme en juin dernier voyant que les recettes n’étaient pas au niveau des attentes. Il fallait faire des économies si on ne veut pas finir l’année dans le rouge. C’était très courageux de dire cela pendant une période électorale. Au final, le résultat de fonctionnement est globalement excédentaire de 2 millions d’euros. Ce n’est pas grand-chose par rapport aux 500 millions de budget, c’est un trait de crayon. Mais c’est un résultat positif. De plus, le fonds de roulement avoisine les 35 millions d’euros qui correspondent à plus de 30 jours de trésorerie, alors que la loi stipule qu’il en faut au moins 15. C’est correct, pas extraordinaire, mais pas mal non plus !
Tous les domaines ont été touchés par la rigueur, aussi bien la formation, la recherche que le fonctionnement de manière générale. Grâce au sérieux et à la participation de tous, nous finissons l’année en équilibre, « dans le vert » !

Quelles seront les tendances pour cette année et la prochaine ?
Nous aurons les mêmes dotations de l’État qu’en 2012. Mais l’évolution de carrières des personnels entraîne une augmentation de la masse salariale globale. Il faut donc continuer à être vigilant en 2013 ainsi qu’en 2014, et ne pas dépenser plus d’argent que ce que nous avons. Chaque directeur de composante, chaque directeur d’unité de recherche, chaque chercheur, chaque personnel… qui signe un bon de commande, crée un enseignement, achète un nouvel appareil, prévoit un déplacement… doit se poser la question « est-ce vraiment indispensable ? » Chacun est responsable des dépenses. La somme de toutes ces petites économies a permis de finir l’année dans le vert. Nous avons la chance d’être une des universités de France à ne pas être en déficit. Ce qui nous permet de garder une marge de liberté. Cependant, 85 % de l’argent est déjà bloqué par les charges fixes, les salaires… Avec les 15 % restants, la marge de manœuvre est faible. Ainsi, actuellement, nous dépensons 11 millions d’euros pour les fluides (eau, chauffage, etc.) et une augmentation de 25 % est prévue dans les deux prochaines années. Pour autant, il faut débloquer de l’argent pour faire des projets d’investissements pédagogiques, de recherche, de rénovation et de construction. En effet, ces deux derniers postes ont été fortement touchés en 2012 (- 40 %).

Quelles en seront les conséquences pour les personnels ?
Nous voulons éviter absolument, en cette période de chômage, que les personnels soient l’unique variable d’ajustement. Nous maintenons l’emploi autant que nous le pouvons. Nous n’avons pas besoin de faire des bénéfices, comme une entreprise privée, mais d’être en équilibre. Cependant, si nous engrangeons davantage de recettes, nous pourrons investir dans l’enseignement, la recherche ou les bâtiments. Parce que tout ce que nous ne faisons pas aujourd’hui, nous devrons le faire demain.
Nos personnels sont notre principale force. En six mois, ils ont vite réagi pour équilibrer notre budget. C’est grâce à nos chercheurs que nous avons eu les Idex, les Labex, les grands investissements… Leur rayonnement permet la création de recherche et de valeur.
Nous allons impulser quelques actions, communiquer, dialoguer, donner une boîte à idées pour faire attention à mieux dépenser. Il faut faire des économies là où c’est possible. C’est du bon sens. Il n’y a pas de solution miracle : c’est la responsabilisation et la vigilance accrues de tous ! Il faut aussi augmenter les recettes par la taxe d’apprentissage, les recherches de fonds via la Fondation, le développement des ventes de livres par les Presses universitaires, etc.

Continuez-vous, avec ces nouvelles missions de vice-président Finances, de gérer la Faculté de pharmacie ?
Je démissionnerai de mes fonctions de doyen de la Faculté de pharmacie à la fin de cette année universitaire, sachant que ma succession y est assurée. Mes nouvelles attributions sont en effet 38 fois plus complexes. Et je vais m’y consacrer pleinement.

Propos recueillis par Fanny Del

Source: http://www.lactu.unistra.fr/index.php?id=15897#c71956

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