Magic mushrooms

Suite à l’article de l’année dernière sur la cueillette des champignons comestibles, nous avons décidé de parler de ceux à ne surtout pas avoir dans vos paniers, et plus particulièrement des champignons utilisés par des personnes peu consciencieuses à des fins toxicomaniaques.

L’amanite tue-mouche ou fausse oronge : Amanita muscaria

Ce champignon fait partie de la famille des Amanitaceae. Son effet psychodysleptique est provoqué par le muscimole, obtenu par décarboxylation de l’acide iboténique, qui agit principalement comme agoniste sur les récepteurs GABA-A. Il contient aussi de la muscarine, qui a permis de caractériser les récepteurs muscariniques.

Le principe actif est excrété inchangé et de manière relativement importante dans les urines et il y a des soupçons avérés de chamanes réutilisant ces urines à des fins d’intoxication et même du reste de la tribu utilisant les urines de chamane.

Le psilocybe : Psilocybe

Les psilocybes sont un genre de la famille des Strophariaceae et de nombreuses espèces sont présentes tout autour du globe.
Son effet neurotoxique est provoqué par la psylocine et la psilocybine. La psilocybine fut isolée pour la première fois par Albert Hofmann en 1958 à partir de sclérotes du Psilocybe mexicana.
La psylocibyne est le précurseur par déphosphorylation de la psilocyne, qui agit de manière non sélective sur les récepteurs 5-HT, notamment les 5-HTA1 (localisés dans le corps cellulaire des noyaux sérotoninergiques du raphé) et 5-HTA2 (localisés dans le locus coeruleus).

Ce champignon est le champignon hallucinogène le plus référencé dans la littérature. On le retrouve jusque dans la chanson de Maxime le Forestier : « San Francisco ». Dans le refrain, il chante :
« Quand San Francisco s’embrume, Quand San Francisco s’allume, San Francisco, Où êtes-vous,
Lizzard et Luc, Psylvia, Attendez-moi ! »
Lizzard et Luc , Psylvia ??? Qui est-ce ???
Lizzard et Luc correspond au « LSD » et Psylvia fait référence à la psylocine.

L’ergot de seigle : Claviceps purpurea

Il s’agit d’un champignon du groupe des ascomycètes, parasite du seigle ou d’autres céréales.
L’ergot contient des alcaloïdes polycycliques du groupe des indoles. Ils dérivent soit de l’acide lysergique, soit de l’acide isolysolergique. Le LSD est un dérivé synthétique de l’acide lysergique et synthétisé en 1943 par Albert Hofmann. Ses propriétés psychodysleptiques ont été immédiatement détectées par expérience personnelle.

Photo du retable d’Issenheim représentant un paysan atteint d’ergotisme

Au Moyen Âge ce champignon fut responsable d’une maladie, l’ergotisme, liée à la présence d’ergot dans le seigle utilisé pour fabriquer le pain. L’ergotisme est également connu sous le nom de « mal des ardents » et « feu de Saint-Antoine ». L’intoxication par l’ergot est l’une des explications médicales et psychologiques de la sorcellerie ou de la possession démoniaque.

Nous prévenons les petits malins qui voudraient consommer ces champignons, que leur ingestion peut être mortelle, que les symptômes d’une ingestion peuvent comprendre des crises de convulsions et des spasmes douloureux, des diarrhées, des paresthésies, des démangeaisons, des maux de tête, des nausées et des vomissements… Ils peuvent aussi avoir des effets dévastateurs sur le système nerveux provoquant des troubles psychiatriques comme la manie ou la psychose. Donc si vous avez un petit doute… apportez votre panier chez votre pharmacien.

B&B

Comprimé 36 / Automne 2010

Numéro 36

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