Coup d’oeil sur les systemes de santé

Les systèmes de santé présentent des différences entre les pays. De plus tous les sytèmes sont confrontés à des difficultés notamment à augmentation des coûts. Le Comprimé vous propose de jeter un coup d’oeil sur trois systèmes différents et de voir leur structure, leurs mutations et les défis qu’ils devront relever à l’avenir.

Suisse:
Le système de santé suisse présente de nombreux points forts, au premier rang desquels figurent l’assurance obligatoire des soins avec son catalogue de prestations uniformes et généreuses, les primes par tête et les réductions de prime, le système de pluralité des assureurs ainsi que le libre choix du médecin. Une autre force est la coresponsabilité de la Confédération inscrite dans la Loi fédérale sur l’assurance-maladie (LAMal) pour une prise en charge qualitative ainsi que les critères efficacité, adéquation et caractère économique pour la couverture des prestations (critères EAE).

À l’avenir, des défis de grande envergure vont cependant se poser: la Suisse sera confrontée non seulement à la hausse continue des coûts, mais aussi à l’augmentation des maladies chroniques et au vieillissement de la population. Par conséquent, un débat unilatéral sur les coûts, tel qu’il prédomine actuellement en politique de santé, ne choisit pas les bonnes priorités. Il faut en effet mieux tenir compte de l’utilité pour les patients et de la qualité de la prise en charge, une population en bonne santé coûtant au bout du compte moins cher qu’une population malade.

Par ailleurs, la prévention va jouer un rôle de plus en plus important dans le système de santé. Tant au niveau de la société que de l’individu, il est important d’investir dans des mesures efficaces et rentables de promotion de la santé et de prévention. Vu l’allongement de l’espérance de vie, une bonne santé est un objectif prioritaire également du point de vue du développement économique. En outre, si l’on parvient à prolonger la vie sans maladie et sans incapacité, cela contribuera à freiner l’augmentation
des coûts du système de santé.

De plus, la politique suisse de la santé va continuer à s’occuper des différents volets de réforme de la LAMal. Quatorze ans après son introduction, la LAMal est encore controversée. Une critique souvent formulée est que les objectifs énoncés n’ont été que partiellement atteints. Cela est imputé à des difficultés de mise en ouvre dues à l’éparpillement des compétences entre la Confédération et les cantons, mais non à la loi proprement dite. Certains voient par contre dans la LAMal la cause de l’augmentation des primes et des coûts faute d’incitations à un comportement économique et en raison d’une répartition injuste du financement (d’après Interpharma)

Suède:

Les soins et services de santé sont assuré́s dans des conditions d’é́galité́ à l’ensemble de la population.Le système de santé suédois est financé par l’impôt et largement décentralisé. Par rapport àd’autres pays d’un même niveau de développement, le système de santé suédois est très performant, il offre de bons résultats médicaux malgréun apport de ressources modéréet des coûts maîtrisés.

En Suède, la responsabilitédes prestations de santéest décentralisée. Elle incombe aux conseils généraux et, dans certains cas, aux communes. La politique suédoise de la santéprévoit que chaque conseil général doit fournir à ses habitants des services de santéet soins médicaux de bonne qualité et travailler à la promotion de la santépour l’ensemble de la population.

Offrir des soins de qualité à une population de plus en plus âgée est un défi majeur pour les services de santé. Cela requiert une meilleure articulation entre les services de santé des conseils généraux et l’aide aux personnes âgées assurée par les communes. Àcet effet, il est prévu notamment de recourir à une formule relativement nouvelle, les «centres de soins de proximité», qui ont pour
fonction de coordonner, àpartir des besoins des patients,l’intervention de différents prestataires tels que l’hôpital local, le centre de soins et les services sociaux.Ces services de proximitédevraient dans l’avenir répondre à la majeure partie des besoins courants de soins en particulier en ce qui concerne les
affections banales et répétitives ainsi qu’aux besoins des personnes souffrant de polypathologies chroniques.

Les délais d’attente pour les interventions programmées, par exemple l’opération de la cataracte ou la prothèse de la hanche, ont longtemps été un point faible des services de santé et une source d’insatisfaction. Malgré une forte augmentation de la productivité qui a permis de réaliser davantage d’interventions par habitant que dans bien d’autres pays, les délais d’attente restent parfois longs.

Etats-Unis:

Ce qui est le plus frappant lorsque l’on s’intéresse au système de santé des États-Unis, c’est l’absence de tout système national obligatoire d’assurance maladie qui conduit près de 43 millions d’Américains, soit 15 % environ de la popu- lation, à ne disposer d’aucune protection contre la maladie. Les deux tiers des Américains de moins de 65 ans sont assurés par le biais de leur employeur. Le financement public, bien qu’importantpuisqu’il couvre près de 45 % des dépenses de santé, est ciblé sur certaines populations.

Il se concentre essentiellement sur deux programmes : le programme fédéral Medicare pour les plus de 65 ans et les personnes gravement handicapées, soit 15 % de la population ; le programme Medicaid qui s’adresse à certaines familles pauvres avec enfants et enfin, autre caractéristique souvent mise en avant, les États-Unis ont le système de santé le plus onéreux au monde puisqu’ils y consacrent près de 14 % de leur PIB. Cet investissement massif dans ce secteur ne se traduit pourtant pas par des résultats particulièrement bons en termes d’indicateurs de santé. Près de 43 millions d’Américains n’ont aucune assurance maladie.

En 1999, 42,6 millions d’Américains, soit 17,5 % des personnes de moins de 65 ans, ne disposaient d’aucune assurance maladie, parmi lesquels 10 millions d’enfants.

En un peu plus de vingt ans, le nombre de personnes sans assurance a fortement augmenté puisqu’il n’était que de 32 millions en 1987. En 1999, plus de 65 % des Américains de moins de 65 ans étaient couverts par le biais d’une assurance maladie privée liée à l’emploi. Les entreprises, quelle que soit leur taille, ne sont pas obligées d’offrir une assurance maladie à leurs employés ; toutefois, dans un contexte très favorable à l’emploi depuis 1993, elles ont eu tendance à étendre cette possibilité afin d’accroître leur attractivité sur le marché du travail.

En un peu plus de vingt ans, le nombre de personnes sans assurance a fortement augmenté puisqu’il n’était que de 32 millions en 1987. En 1999, plus de 65 % des Américains de moins de 65 ans étaient couverts par le biais d’une assurance maladie privée liée à l’emploi. Les entreprises, quelle que soit leur taille, ne sont pas obligées d’offrir une assurance maladie à leurs employés ; toutefois, dans un contexte très favorable à l’emploi depuis 1993, elles ont eu tendance à étendre cette possibilité afin d’accroître leur attractivité sur le marché du travail.

Mais depuis mars 2010, la réforme de santé appuyé par le president Obama à été aprouvée par le Sénat et la Chambre des Représentants (219 voix contre 212). Cette réforme a suscité de nombreuses contreverses. Le projet de reforme a falli tomber à l’eau, comme ce fut le cas pendant la presidence de Clinton. Les républicains ont tout fait pour empêcher la réforme (cf illustration). La reforme reste un debut de changement dans le système de santé aux Etats-Unis mais c’est un très grand pas en avant. La reforme sera mise en place sur quatre ans, le profil de système de santé aux Etats-unis va donc changer. (extrait du site de l’hcsp).

Voici un extrait du journal “le Monde” qui explique sans rentrer dans le détail la reforme.

Elle a pour but :
– Un : l’octroi à ceux qui en sont dénués d’une assurance “de bonne qualité”, que les bénéficiaires conserververont “qu’ils changent d’emploi ou qu’ils le perdent”.
– Deux : de contrôler les coûts exponentiels de la santé” – ils atteignent 16,4 % du PIB aux Etats-Unis, contre 10 % à 11 % dans les autres pays développés.
– Trois : d’améliorer l’efficacité de l’assurance publique des retraités (Medicare) pour qu’elle “cesse d’enrichir les assurances privées”.
– Quatre : d’imposer aux assureurs de ne plus “discriminer” les contractants, c’est-à-dire les exclure pour dossier médical trop lourd. Cette réforme devrait permettre à 95 % des Américains de bénéficier d’une assurance médicale, contre 83,5 % actuellement, soit 31 millions de personnes supplémentaires sur les quelque 50 millions qui sont dénués d’assurance. (…) Les assureurs privés ne pourront plus refuser une couverture santé aux malades “à risques”. Enfin, le bureau du budget a calculé que cette réforme (coût : 940 milliards de dollars) permettra de rogner 138 milliards de dollars sur dix ans sur les dépenses générales de santé, un vrai premier pas dans un dossier longtemps négligé.

Charles

Comprimé 35 été 2010

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