Interview de M.Schneider


Pouvez-vous nous parler de votre cursus?

 

Je suis Bas-Rhinois, pharmacien biologiste titulaire de 4 CES. J’ai fait mes études à faculté de pharmacie de Strasbourg (dans l’ancienne faculté du centre ville). J’ai commencé par de la recherche, j’ai été assistant mais j’ai très vite opté pour des fonctions administratives où je suis resté une quinzaine d’années. J’ai été chargé de mission au Pôle Universitaire Européen (un groupement d’intérêt public qui regroupait les trois universités et les trois collectivités: CUS, département et région). J’ai créé l’Agora des étudiants dans les années 90 et j’ai eu en charge tous les campus universitaires. Je suis également l’un des créateurs du guide Ulysse. Pendant ce temps administratif, j’ai toujours continué à enseigner à la faculté de pharmacie.

 

Quelles ont été vos actions fortes à la vice-présidence de l’ULP ?

 

Quand j’étais vice-président de l’ULP, j’ai créé le restaurant universitaire de la Meinau et j’ai participé à des programmes de construction. Je me suis occupé de la partie du SIUAPS, j’ai participé à la logique de développement des lignes de tram, notamment de celui des campus d’Illkirch et de l’Esplanade. J’étais l’interface universitaire pour les entreprises de construction.

 

Comment appréhendez-vous la L1 santé?

 

Que l’on ne nous raconte pas d’histoires, il y a des logiques économiques. Les gens perdent beaucoup de temps en P1.

Ce qui pose le plus de problèmes, c’est le programme commun avec médecine, ce qui risque de délaisser le coté pharmacie. Le grand souci est la réadaptation de la 2ème, 3ème, 4ème année pour que la faculté de pharmacie sorte toujours des pharmaciens pluridisciplinaires, de qualité et adaptés au besoin économique.

En ce qui me concerne, je vais assurer 5 heures de cours sur les lipides et les glucides. Autrement dit, 5 heures de survol…

 

En plus de tout ça, vous faites aussi des TP à la faculté…

 

Effectivement, j’ai repris des TP d’initiation il y a deux, trois ans et j’essaie de vous sensibiliser à l’auto-évaluation, il faut être critique sur vos résultats. L’important c’est de vous positionner par rapport au travail que vous faites. Ce n’est pas une question de note, il faut que vous compreniez ce que vous faites.

Ce qu’il importe de savoir, pour moi enseignant, c’est comment passe le message. Je souhaite que vous vous souveniez de ce que vous avez appris. Par exemple, pour les TP de biochimie en deuxième année, je vous embête avec un tableau. Mais le problème n’est pas le résultat, c’est la démarche qui compte. On essaie d’apporter aux étudiants des concepts. On veut vous faire réfléchir !

 

On vous voit souvent à la Kfet…

 

Pas si souvent que ça, il m’arrive de chercher un sandwich à la Kfet et cela me donne l’occasion de discuter avec les étudiants. Je suis une personne qui aime le contact avec les gens. Cela est certainement dû à mon passé associatif, j’ai été président de L’AFGES, amicaliste et même faluché…

 

Ah vous êtes faluché ! Quel était votre nom ?

Oui je l’ai été, mon nom de faluche était « Duduche ». A l’époque, on n’avait pas de pins, mais j’avais la bande du président de l’AFGES, à savoir que seuls les pharmaciens étaient faluchés.

 

Avec un tel passé, on doit pouvoir vous retrouver au banquet ?

 

Il est vrai qu’à l’époque j’y allais tous les ans mais malheureusement ces dernières années j’avais toujours autre chose de prévu.

 

On vous voit souvent arriver à vélo, vous êtes un sportif ?

 

Non non, je le pratique pour le plaisir, comme la course à pied et dernièrement le roller. Récemment, je suis devenu président de l’Office des Sports de Strasbourg et dans ce cadre nous organisons chaque année la fameuse course à pied de Strasbourg.

 

Vous avez eu de nombreux postes à responsabilité et vous êtes proche des étudiants, quels conseils donneriez-vous ?

 

J’ai deux conseils à donner:

– La période étudiante est une période très riche. Je pense que les étudiants, outre être capable de réussir leurs études, doivent profiter de ce temps pour s’épanouir un maximum. Vous avez de belles opportunités à Strasbourg : cinéma, concerts, opéra… C’est aussi une période où le lien social est facile, tandis que dans la vie active tout ceci est beaucoup plus compliqué.

– Il ne faut pas accumuler de lacunes au cours de son parcours universitaire. La fac de pharmacie à un grand avantage, elle vous conduit à 4 métiers différents : pharmacie, pharmacie hospitalière, biologie, industrie. Le vrai problème des étudiants c’est ce qu’ils prennent des études. C’est pour cela qu’il ne faut pas avoir de lacunes. Si vous en avez, vous allez vous planter, pas forcément pendant les études mais par après. Un bagage important permet de voir les choses plus facilement. Le bagage n’est pas seulement intellectuel, il est aussi relationnel puisque, que vous soyez en officine, en industrie, à l’hôpital ou en laboratoire, votre métier sera en grande partie du relationnel avec vos employés, vos patients… Vous êtes des sachants !

C’est cette notion de sachant qui est importante : un sachant est un connaisseur, il dit la vérité dans son domaine et les personnes ont confiance en lui. Le pharmacien d’officine est un sachant. C’est aussi le cas pour les pharmaciens industriels (la preuve : ils signent des documents). Il faut des gens qui connaissent leur métier. Cette notion de sachant est fondamentale. Un pharmacien, lorsqu’il dispense un sirop, est un sachant pour le patient et cette le patient a confiance en lui. C’est ceci qui est important et qui nous positionne en tant que pharmacien. Cette image de sachant que les gens ont de vous est fondamentale.

Un grand merci à M. Schneider qui nous a permis de faire cette interview.

Laurent, Butters, Charles

Comprimé 34 Printemps 2010

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