Les cellules souches reprogrammées sont faites grâce à des cellules d’une personne (de peau, de sang,…), infectées par un virus qui contient 4 gènes précis : Oct3/4, Sox2, Klf4 and c-Myc.
Cette action permet de « rebooter » les cellules en cellules souches pluripotentes. Elles sont appelées les “induced Pluripotent Stem cells”, iPS cells.
Ces cellules ainsi rebootées peuvent être utilisées pour la thérapie régénérative. En résumé, cela consiste à prendre des cellules du patient, les rebooter, et les ré-introduire sous la forme souhaitée.
Tout cela sans craindre un rejet du aux réactions auto-immunes et en contournant les questions éthiques en lien avec l’utilisation de cellules d’embryons.
En 2014, les iPS cells ont été utilisées pour le traitement de la DMLA d’une japonaise de 70 ans. Les cellules ont été prélevées de sa peau, rebootées et différenciées en tissu épithélial de la rétine. L’expérience a permis de restaurer sa vision.
Pendant la préparation des cellules rebootées pour un autre patient, les chercheurs ont remarqué des anormalités génétiques. On suppose que les cellules de personnes âgées ne peuvent pas être transformées en iPS cells car elles pourraient avoir accumulé des défauts génétiques.
En 2017, un homme de 60 ans a été le premier à recevoir des iPS cells dérivées de cellules d’une autre personne ! (Aussi pour le traitement d’une DMLA.)
L’opération a été un succès, et le but serait maintenant de faire une banque de cellules reprogrammées, la compatibilité entre les donneurs et receveurs sera déterminée par 3 gènes codant pour les antigènes des leucocytes (HLA) qui entraînent une réaction immunitaire.
En 2018, les cellules d’un donneur ont été utilisées pour une personne atteinte de la maladie de Parkinson, sous forme de précurseurs de cellules produisant de la dopamine. Elles ont été implantées dans son cerveau à 12 endroits différents, et pour le moment aucun effet indésirable majeur n’a été déclaré. L’objectif serait de permettre au traitement d’accéder au marché en 2023, suivant l’avancée des résultats.
La grande nouveauté de cette année serait d’implanter ces cellules dans la moelle épinière de patients chez qui elle est endommagée. Introduites en tant que précurseur des cellules neurales, elles peuvent se transformer en neurones et cellules gliales. Chez les singes, les résultats ont été prometteurs – les neurones ont été régénérés dans leur moelle épinière et cela leur a permis de retrouver de la mobilité !
Au final, ces iPS cells sont très prometteuses, que se soit en traitement en tant que tel, ou en aidant à la recherche et à l’étude d’autres médicaments, via la création de mini-organes. Cependant il faut rester prudent, pour le moment nous ne connaissons les effets à long terme de ces cellules.
Journal Nature, « ‘Reprogrammed’ stem cells to treat spinal-cord injuries for the first time », par David Cyranoski, le 22/02/2019 https://www.nature.com/articles/d41586-019-00656-2 fbclid=IwAR1oKMzqsjWAyr3_jIQGO8LJ29nZ5ePdSJSo4vSK9vVvL4fxmUT7gx0hM0A&sf208196581=1&utm_campaign=naturenews&utm_medium=social&utm_source=fbk_nnc
Journal Nature, « ‘Reprogrammed’ stem cells implanted into patient with Parkinson’s disease », par David Cyranoski, le 14/11/2018
https://www.nature.com/articles/d41586-018-07407-9
Journal Nature, « Japanese man is first to receive 'reprogrammed' stem cells from another person », par David Cyranoski, le 28/03/2017
https://www.nature.com/news/japanese-man-is-first-to-receive-reprogrammed-stem-cells-from-another-person-1.21730
Journal Nature, « How iPS cells changed the world », par Megan Scudellari, le 15/06/2016
https://www.nature.com/news/how-ips-cells-changed-the-world-1.200
Journal Nature, « Japanese woman is first recipient of next-generation stem cells », par David Cyranoski, le 12/09/2014
https://www.nature.com/news/japanese-woman-is-first-recipient-of-next-generation-stem-cells-1.15915
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